Martine Simon-Claudel Directeur Général Délégué UFF.
Interview sur les résultats annuels de l'UFF et les perspectives
Interview sur les résultats annuels de l’UFF et les perspectives.
Retour avec Martine Simon-Claudel Directeur Général Délégué UFF sur les résultats de la banque spécialisée dans la gestion de patrimoine et la distribution de produits financiers.
La crise a-t-elle modifiée le comportement des clients sur leur gestion d’actifs ?
Les portefeuilles sont-ils plus orientés vers l’immobilier ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF.
UFF : résultats annuels 2009
UFF est une banque spécialisée dans le conseil en création et gestion de patrimoine.
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF revient sur l’exercice 2009, la stratégie et les perspectives.
Web TV www.labourseetlavie.com : Martine Simon-Claudel bonjour, vous êtes la Directrice générale délégué de l’UFF. On va parler avec vous de gestion et de conseil en gestion de patrimoine. On va revenir d’abord sur cet exercice 2009. Ça été un peu mieux sur les marchés. On a eu un rebond après une année 2008 catastrophique. Comment cela s’est passé globalement pour vous ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « Le début de l’année a été difficile comme beaucoup de distributeurs de produits de placements. La fin 2008 et tout le premier semestre 2009 ont été difficiles mais avec une embellie plutôt vers la fin de l’année. Ceci étant quand on regarde la collecte de l’Union Financière de France, on s’aperçoit que c’est l’immobilier qui a le mieux marché et de loin. La loi Scellier a sauvé l’année et c’est grâce aussi aux investissements immobiliers qu’ont pu faire les clients. La raison de cet engouement est fiscale bien évidemment mais pas seulement car je crois aussi que dans un monde où les clients étaient un peu perdus avec la défiance du délit de la finance, le retour à la pierre est une réaction naturelle. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Et on sait qu’en France, on est assez amateur de pierre depuis longtemps. Donc ça a joué dans cette période là d’aller rechercher quelque chose qu’on ne maitrise un peu mieux ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « Absolument et justement on a la chance de faire de l’immobilier en même temps que des produits financiers et d’autres intervenants qui n’étaient que sur le financier on eu plus de mal probablement. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Comment évolue la clientèle car vous dites que dans ces périodes, elle est un peu troublée forcément. Elle ne sait plus où aller placer son argent entre l’assurance vie et aussi le monétaire qui ne rapporte pas grand-chose mais aussi dans la bourse où la perception du risque était plus élevée en 2009. Il y a-t-il plus de demandes de conseils ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « Il y a plusieurs choses que l’on peut dire. D’une part nous avons des conseillers qui sont restés très proches des clients pendant la crise. Donc nous n’avons pas vu de décollecte massive. Cette perte de confiance a existé chez nous comme ailleurs mais peut-être un petit moins que dans certaine banque qui par ailleurs ont eu des problèmes d’images aussi pendant la période de crise. Après ce que l’on peut dire c’est que les personnes aujourd’hui ont besoin d’avoir plus de transparence sur les produits. Nous avons fait une enquête auprès de la clientèle patrimoniale en France. Pas seulement sur nos clients mais aussi sur les clients de l’extérieur également. Et on voit que cette défiance se traduit par une nécessité de comprendre ce qu’il y a dans les produits dans un besoin de transparence et une défiance vis-à-vis de tous les produits à promesses, tous les produits structurés un peu compliqués. On en a jamais fait beaucoup mais je crois on est très vigilant sur ce point là. »
Web TV www.labourseetlavie.com : C’est un peu le fameux monétaire dynamique par rapport au monétaire. On ne savait pas ce que c’était mais on l’a su après coup.
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « Tout à fait il y a autre chose aussi c’est que parfois aussi les clients n’avaient pas compris ce qu’ils achetaient même quand ce n’était pas très complexe. On va prendre le cas des fonds dits diversifiés. Vous savez les fonds équilibrés. Il y en avait chez tout le monde. Du 50-50. Oui mais ce qu’on n’avait pas vu c’est que les 50 obligations présentaient autant de risque que les 50 actions. Et on sait très bien que ces fonds diversifiés ont pu perdre énormément. Ça été vendu à une clientèle qui n’avait absolument pas le sentiment d’avoir pris des risques. Sa réaction a été de dire : mais quand ils ont vu ça les gérants, ils auraient du se mettre en monétaire ou sortir ou laisser du cash. Mais non car ce n’était pas ça le cahier des charges. Il y a donc une recherche, vous voyez, sur des produits où il y a plus de latitudes données à des gérants pour tenir compte de la conjoncture qui peut être extrêmement volatile. Ça a donné lieu à la création de fonds flexibles dans un certain nombre d’établissement. Les premiers, je crois ça été Edmond de Rothschild qui ont lancé toute la gamme qui s’appelle : flexible. Et nous un peu dans le même esprit nous avons une gamme qui s’appelle GPS car c’est une Gestion Programmée et Suivie où nous pouvons avoir des allocations qui évoluent selon la conjoncture et avec un système de comité d’allocations stratégiques entre les gérants et nous. Et nous communiquons à nos clients également les décisions qui sont prises en termes d’allocations. »
Web TV www.labourseetlavie.com : « On a vu des réseaux bancaires essayer de mettre en avant la gestion privée. Sachant qu’on imagine très bien que la gestion privée pour le grand public, pour tout le monde, ce n’est pas possible. Le principe de la gestion privé c’est qu’il y a un coup. Le service a un coût. Comment voyez-vous cette évolution ? Est-ce que tout de même on essaie de mettre un peu plus de gestion privée ou de gestion un peu dédiée en quelque sorte ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « ça dépend de ce que vous entendez pas ce terme là car souvent quand on parle de gestion privée vous pensez peut-être à la gestion sous mandat. Je donne un mandat à un gérant et il fait ce qu’il veut avec. Ça effectivement ça ne peut s’adresser qu’à des portefeuilles importants et nous d’ailleurs on ne fait pas de gestion sous mandats. On ne travaille qu’avec des OPCVM. Et ça présente tout de même d’autres inconvénients c’est que ce n’est absolument pas transparent. Et les gens veulent quand même comprendre ce qu’il y a dans les produits. Alors que dans des produits flexibles, à tout instant, vous avez bien une composition de portefeuille. Vous pouvez expliquer à votre client : je veux beaucoup moins d’actions car j’ai très peur du mois prochain ou inversement. Et c’est ce qui est recherché plutôt. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Comment vous arrivez justement à faire en sorte que des clients ne soient pas en retard quelque part par rapport à la gestion puisque quand on connait bien les marchés actions notamment on sait très bien que les investisseurs comme les particuliers vont aller investir en bourse quand on est on est pas loin du plus haut et à l’inverse quand la bourse est très basse et bien finalement ils ont tellement peur qu’ils n’y vont pas.
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « Il y a deux points. D’abord en terminant sur les fonds dont je parlais de gestion cyclique. C’est dans le fond que se fait l’arbitrage. Donc le client n’a pas à arbitrer. On a un fond qui s’appelle 0-70 parce que l’actif risqué peut aller de 0 à 70. Par exemple on va dire compte tenu de la conjoncture on va être à 20 désormais. Et ce mouvement d’arbitrage n’a donc pas à être décidé par le client. Voilà pour une chose. Sur le reste c’est un éternel problème c’est-à-dire les fonds purs. Il ya un certain engouement. C’est le rôle de nos conseillers que de tempérer un peu les clients mais on ne va pas contre le marché non plus. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de l’année 2010 justement avec le nouveau contexte. On a beaucoup de questions sur le retour de la croissance. Pour le domaine de l’UFF, Pouvez-vous renouer avec la croissance en 2010 ou cela va-t-il être certains segments qui vont tirer la croissance ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « D’abord on va continuer à faire beaucoup d’immobilier puisque vous savez qu’avec la loi Scellier avec la réduction de 25% se fait encore en 2010 et après elle sera conditionnée à des nouvelles normes de construction dont on ne sait pas très bien ce qu’elles seront. Donc c’est vraiment l’année d’aubaine en 2010 donc on va continuer à en faire beaucoup. On observe déjà, et je crois que ça recommencera, des investissements quand même plus importants sur des valeurs mobilières au sens large. Aussi sur des produits pas trop risqués justement assez flexibles, un peu complets et souvent dans le cadre de l’assurance vie. La seule chose qui marchait en valeur mobilière et en action l’année dernière c’était le genre SCPI. C’est-à-dire à des choses qui ressemblent à du private equity. Il y a un vrai investissement dans des PME et ça c’est une thématique qui peut encore marcher aussi cette année. »
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, du côté des perspectives vous dites que vous allez renforcer la clientèle patrimoniale entrepreneuriale. Qu’est ce que vous allez faire concrètement dans ce secteur là ?
Martine Simon-Claudel Directeur général délégué UFF : « Aujourd’hui c’est une volonté je dirai de monter en gamme. Enfin tous les clients que nous avons actuellement sont tout à fait le bienvenu. Mais nous voulons un peu avoir une clientèle plus patrimoniale notamment des chefs d’entreprises. Alors cela joue sur l’ensemble des composantes de la gamme avec une multiplication de fonds communs de placement. On va aller chercher des produits, sur l’immobilier, un peu plus haut de gamme mais aussi un renforcement de la formation des conseillers. On doit veiller à une bonne adéquation entre le conseillé et le portefeuille car on a plusieurs niveaux de conseillers. »
© www.labourseetlavie.com 18 février 2010