Michel Denis Directeur Général Manitou : "Nous avons amélioré notre productivité".
Oddo Forum 2015: Année 2014 pour le spécialiste des chariots de manutention
La Web TV www.labourseetlavie.com présente au Oddo Forum 2015 organisé à Lyon le 8 et le 9 janvier a rencontré de nombreux dirigeants pour parler de l’année 2014 et des perspectives.
Retour sur l’actualité du groupe qui a adapté son organisation pour répondre à ses différents marchés.
Stratégie, marchés, effets devises, produits et perspectives, nous en parlons avec mon invité, Michel Denis Directeur Général Manitou.
Web TV www.labourseetlavie.com : Michel Denis, bonjour. Vous êtes le directeur général de Manitou. Nous sommes avec vous au Oddo Forum 2015, vous rencontrez des investisseurs. Qu’est-ce que vous leur dites globalement déjà de cette année 2014 ? On en avait parlé ensemble, il y a quelques mois, c’est une année importante pour le groupe, où en est Manitou ?
Michel Denis, Directeur général de Manitou : Cela a été une année importante de réorganisation, de définition de la stratégie, de la feuille de route pour Manitou, aujourd’hui en alignement entre les actionnaires, la gouvernance, l’organisation et l’ensemble des équipes, et une année qui s’est traduite par une croissance de notre chiffre d’affaires, par une amélioration de notre performance opérationnelle, une réduction de nos prix de revient, des lancements de nouveaux produits et une amélioration, une réduction de nos frais généraux.
Web TV www.labourseetlavie.com : On rappelle, vous êtes leader mondial sur la fabrication de chariots de manutention, donc, pour différents secteurs. Globalement, qu’est-ce que l’on peut dire de vos marchés ? Est-ce qu’aujourd’hui il y a des marchés qui vraiment sont, on va dire, en croissance, d’autres qui sont en période encore un peu compliquée, comment se distinguent vos marchés ?
Michel Denis, Directeur général de Manitou : Nous avons des marchés qui sont très contrastés cette année et qui vont l’être encore en 2015. Nous avons des marchés qui nous tirent fortement, la zone Amérique du Nord, les États-Unis sont très, très dynamiques aujourd’hui, notamment dans le secteur de la construction, dans le secteur de l’industrie et nous y avons des croissances très importantes. Le Royaume-Uni est également très dynamique et continue à l’être en ce début d’année 2015. Nous avons l’Europe centrale qui, également, se porte de manière très positive. Nous avons, a contrario, des zones plus difficiles, l’agriculture en Europe est globalement difficile, elle est difficile en Europe du Sud en particulier, en France, en Italie. Nous avons également la zone Russie Ukraine qui a été en forte chute, on y fera la moitié du chiffre d’affaires qu’on y faisait il y a deux ans pour l’année 2015, donc une forte chute, compte tenu la baisse de l’investissement industriel sur cette zone. Et nous avons des zones plus émergentes d’Asie du Sud-Est ou d’Amérique du Sud sur lesquelles nous avons des croissances importantes pour l’année 2015.
Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a eu un phénomène de l’année 2014 mais qui continue, c’est bien sûr l’appréciation du dollar face à l’euro. Quelles sont les conséquences de tels mouvements de devises pour Manitou ?
Michel Denis, Directeur général de Manitou : C’est une bonne nouvelle pour Manitou, ce renforcement du dollar face à l’euro. Manitou, nous faisons 80 % de notre chiffre d’affaires à l’étranger par rapport à la France, donc c’est 20 % en France, 80 % à l’étranger. Certes, nous avons une zone euro qui est importante mais nous faisons plus de la moitié de notre chiffre d’affaires en zone non euro. Donc le dollar pour nous a plusieurs… Cette appréciation du dollar, et également de la livre sterling, a plusieurs conséquences. Un effet mécanique bien sûr c’est-à-dire que nos performances économiques sur ces zones-là mécaniquement ont un impact positif sur nos comptes. Nous avons un effet de performance de positionnement de nos produits et nous avons enfin un effet, donc ce qui nous permet là de gagner des parts de marché, et nous avons un effet aussi de positionnement concurrentiel où nous avons des concurrents qui produisent en livres sterling, qui produisent en dollars, sur lesquels nous avons un meilleur positionnement mondial. Nous avons aussi une partie de notre production qui est aux États-Unis, nous avons trois sites de production aux États-Unis, donc cela évidemment n’est pas impacté par cette évolution.
Web TV www.labourseetlavie.com : On a, c’est vrai, au cours des dernières années pas mal parlé de l’évolution du modèle de Manitou, de l’organisation, d’une meilleure… on pourrait dire, de la flexibilité, de l’organisation aussi des différentes activités, aujourd’hui il y a des pas importants qui ont été faits là-dessus justement sur une meilleure… je disais flexibilité, il y a peut-être d’autres mots à choisir, mais rapidité peut-être d’organisation ?
Michel Denis, Directeur général de Manitou : Oui, deux pas importants qui ont été faits en 2014, qui vont continuer dans les années qui viennent, mais qui sont des pas importants. Le premier, cela a été l’efficacité, l’efficience opérationnelle de Manitou en 2014. Nous avons su nous adapter, nous avons réduit notre ligne agricole au mois d’août sans aucun impact sur les délais, les fournisseurs, le sourcing, etc. Nous avons baissé nos prix de revient, nous avons amélioré notre productivité. Nous livrons dans les temps et de manière plus courte que ce que nous faisions dans les années précédentes, donc nous avons une efficacité opérationnelle qui s’est fortement améliorée et qui a été plus agile et qui a su s’adapter à des évolutions de cycle. Donc c’est un pas très important que nous allons continuer, c’est un process continu d’amélioration que nous allons continuer. Et un deuxième pas important, c’est que nous avons mis une nouvelle organisation en place. Cette organisation qui a permis d’avoir des divisions de production d’un côté et une division Services qui regroupe l’ensemble des opérations de services, depuis la formation, les pièces détachées, la maintenance, les hot-lines, la garantie, les extensions, les contrats, etc. et qui permet là de lancer une dynamique de croissance sur ces pièces détachées, sur ces contrats, qui est plus importante en termes de croissance que la croissance des marchés Machines eux-mêmes.
Web TV www.labourseetlavie.com : On sait que, parmi les éléments qui ont pu avoir des impacts et qui ont toujours de l’impact sur votre activité, c’est bien sûr les nouvelles normes Moteur, par rapport à ces cycles là, on en sera où dans les prochains mois effectivement sur les nouvelles normes Moteur ?
Michel Denis, Directeur général de Manitou : Sur les nouvelles normes, nous avons passé la norme Euro 4 donc en octobre de manière différente. Alors les normes américaines et européennes sont convergentes en termes d’émissions, elles ne sont pas convergentes en termes de méthodologie de passage. Donc nous avons passé la norme Euro 4, donc nous lançons les produits Euro 4 (…) sur la zone Amérique dès maintenant. Sur la partie européenne, ce que nous avons fait, comme l’ensemble des concurrents, c’est, les motoristes n’étant pas tout à fait prêts sur cette zone européenne, nous avons dû, à octobre, stocker un certain nombre de moteurs pour être capable de les consommer pendant les 24 mois qui viennent et de passer, modèle après modèle, à Euro 4 les produits. Nous avons dû faire un stock de moteurs important, ce qui est un peu une aberration économique parce que stocker des moteurs, cela n’apporte de valeur à personne, et nous intégrons petit à petit les nouvelles motorisations dans nos machines, donc, qui seront toutes complètement équipées à partir de la mi ou fin 2016. Ce cap-là, on est en train de le passer, les stocks ont été faits, les machines sont développées au fur et à mesure et la prochaine normalisation intervient en 2020. Donc il y a un point un peu de calme sur ces évolutions technologiques.
Web TV www.labourseetlavie.com : Sur les prochains mois, c’est toujours difficile d’avoir de la visibilité dans votre activité ?
Michel Denis, Directeur général de Manitou : C’est difficile d’avoir de la visibilité sur l’ensemble de l’année 2015. Le trimestre, le premier trimestre, on a une visibilité qui est, au global, assez positive. Nous avons des incertitudes quand on regarde à horizon six, neuf mois, des incertitudes assez importantes sur la façon dont la construction va se comporter en Europe du Sud, sur la façon dont les loueurs de matériels vont ou pas avoir des enveloppes d’investissement importantes. Donc, même si nous sommes confiants sur, nous, ce que nous offrons en termes de produits, qui sont à chaque fois plus performants, avec un coût total d’usage qui est extrêmement performant par rapport aux concurrents, avec une consommation que l’on n’arrête pas de baisser parce que les normes Moteur, j’en ai parlé, c’est de la contrainte technologique mais cela nous permet de faire des choix technologiques sur l’ensemble de nos composants, de nos designs, pour baisser la consommation et baisser le coût d’utilisation des machines. On a d’ailleurs été… On est les premiers à afficher sur nos machines la consommation de ces machines, on a fait valider cela par l’UTAC en termes de protocole parce que ce n’est pas une obligation dans notre métier, nous, nous sommes les premiers à le faire, nous l’affichons. On a été récompensé, Mme Royal, ministre de l’environnement, et l’Adème, nous ont remis ce prix lors du salon Pollutec parce que l’on fait vraiment des pas en avant pour aller vers une réduction des consommations, des coûts, des émissions. Donc on est confiant sur tous les avantages que l’on a. Quelques éléments macro-économiques de vision à six, neuf mois sont peut-être les éléments qui nous manqueraient pour être sereins en plus.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Michel Denis d’avoir été avec nous.
Michel Denis, Directeur général de Manitou : Merci M. Testot.
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