Résultats annuels 2012 : Interview d'Antoine Leccia Président du Directoire Advini.
Vins : retour sur l'exercice 2012, la stratégie et les perspectives d'Advini

12 avril 2013 10 h 09 min
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Vins : retour sur l’exercice 2012, la stratégie et les perspectives d’Advini.

A l’occasion des résultats annuels 2012, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Antoine Leccia Président du Directoire Advini sur l’année 2012, la stratégie sur les différents marchés d’Advini, mais aussi sur les développements, en termes de croissance externe notamment.

Web TV www.labourseetlavie.com : Antoine Leccia, bonjour. Vous êtes le président du directoire d’AdVini. On va parler avec vous de vos résultats 2012 et des perspectives, vous êtes spécialiste du vin dans le sud de la France, mais avec beaucoup aujourd’hui de propriétés, beaucoup de vins très différents, on va revenir avec vous sur cette année 2012. Comment cela s’est passé sur le marché du vin ? Est-ce que cela a été globalement une bonne année ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Globalement, d’ailleurs quand on regarde les exportations françaises, c’est une bonne année puisque il y a une croissance des exportations de l’ordre de 10 %. Mais il faut distinguer les zones. Pour AdVini par exemple, on a une croissance qui est modérée sur la zone Europe avec une croissance de l’ordre de + 3, + 5 %, mais on a une croissance très forte sur l’ensemble des marchés émergents, là je pense aux marchés asiatiques, et puis on a également une croissance assez forte aux États-Unis, sur les Amériques en général, puisque la croissance et de l’ordre de 25 %. Donc globalement le groupe a poursuivi son développement cette année, en 2012, grâce à l’exportation et aux marchés émergents.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, sur ces marchés émergents, on a vu un peu d’inquiétude aussi c’est-à-dire que voyant la crise économique en Europe, aux États-Unis, certains ont vu aussi que sur les pays émergents, la croissance n’est plus la même, mais sur ce marché spécifique, ce marché du vin, c’est vraiment là où il y a de la croissance aujourd’hui ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Oui, de toute évidence. Sur le plan économique général, il est vrai que l’on parle, non pas de la récession, mais d’un frein à la croissance en Chine, cela reste quand même une croissance l’année dernière de l’ordre de 8 %. Pour les vins français par exemple, la Chine a représenté plus 20 % d’exportations, pour AdVini, c’est + 40, + 45 %, on est bien organisé, mais cela reste véritablement le potentiel de croissance pour nos vins, pour les vins français en général, pour les 5 prochaines années et de façon indéniable et indiscutable.

Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce que l’on peut dire sur les différentes appellations, les différentes régions, sur les vins qui se distinguent, qui vraiment à l’export aujourd’hui sont demandés ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Pour AdVini, toutes nos maisons de vins sont en croissance. Pourquoi ? Parce que l’organisation mise en place, le fait que l’on défende avec chacune de nos maisons une identité régionale forte et que finalement c’est ce que recherchent nos clients du monde entier. Quand on vient en France, on veut avoir une identité, on achète une culture, on achète un vin mais tout ce qui va avec, et cela c’est véritablement le leitmotif d’AdVini. Donc ça ça marche bien, cela fonctionne bien et cela nous a permis de véritablement performer l’année dernière et toutes maisons confondues. Après, quand on regarde à l’échelle française, quelles sont les régions qui marchent bien ? Bordeaux s’est fortement redéveloppée ces dernières années grâce aux grands crus sur les pays émergents bien sûr, mais on a également les vins du Languedoc qui se développent, les vins de la vallée du Rhône qui fonctionnent très, très bien, probablement grâce à ses tanins souples, épicés, qui vont bien avec toute la cuisine, toutes ces cuisines épicées, chinoise ou asiatique en règle générale, vallée du Rhône qui se développe beaucoup aux États-Unis également. Donc on a ces trois régions, on va dire, qui tirent un petit peu toute croissance française aujourd’hui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce que l’on peut dire en termes de prix ? Il y a eu, on va dire, des années un peu folles, il y a eu certains réajustements, on en est où sur ce marché sur la question du prix ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Alors, il faut distinguer les régions, il faut distinguer les types de produits. Globalement quand même, pendant des années, on a eu nos vins qui ont été sous valorisés, pourquoi ? Parce que globalement on avait une offre qui était supérieure à la demande. Il faut savoir que depuis 3, 4 ans, la consommation mondiale a continué à progresser grâce justement à ces pays émergents, aux Amériques, et que globalement pour la première fois en 2012 on a plus de consommation que de production, et ce sont les stocks qui font la différence aujourd’hui. Donc on a eu un effet de hausse des cours généralisé. Quand on regarde après le prisme un petit peu particulier des grands crus, qui ont fortement monté eux de leur côté ces dernières années suite aux importations massives chinoises, hongkongaises, sur ces deux ou trois dernières années, là par contre il y a un frein, pourquoi ? Parce qu’effectivement il y a quand même une crise économique mondiale et les Chinois ont moins acheté l’année dernière, donc cela va se traduire probablement cette année par des baisses significatives, enfin on l’espère en tout cas, nous en tant que négociant, quand on a notre casquette négociant, on espère que les primeurs vont revenir à des prix plus raisonnables. Donc on voit les produits les plus chers, on va plutôt avoir une tendance à diminuer leur prix moyen, alors après il y a toujours quelques icônes qui font exception, et puis sur les productions de base on va plutôt avoir une tendance à une hausse généralisée des cours et tous pays confondus, tous pays confondus, la France, mais également l’Italie, mais également l’Espagne, mais également l’Afrique du Sud, le Chili, voient leur prix moyen de vin remonter.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de la tendance pour l’année 2013, comment vous l’envisagez, vous ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Nous, on l’envisage toujours sous de bons auspices. Pourquoi ? Parce que on a fortement investi sur notre réseau commercial. L’année dernière encore, c’est plus 15 % d’équipes sur le terrain, donc évidemment on attend cette année par exemple le retour aux investissements que l’on a pu réaliser, donc je pense que l’on va avoir une belle croissance. Globalement sur le marché, enfin pour les exportations françaises, on espère une stabilité puisque l’année dernière, avec plus de 11 milliards d’euros de facturation à l’étranger, cela a été une des années record pour la France en termes de vins et spiritueux.

Web TV www.labourseetlavie.com : Dans votre secteur, vous avez une taille significative, comme on dit, aujourd’hui cela ne vous a pas empêché de faire des acquisitions l’année dernière, est-ce que, vu ce qui se passe sur le marché dont on a parlé aujourd’hui sur l’international, cela vous incite à regarder ce qui peut se passer, des opportunités éventuellement ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Toujours, toujours, on a une taille, je ne sais pas si elle est significative ou pas, je sais que à l’échelle française elle est significative, à l’échelle mondiale elle ne l’est pas du tout. Donc bien évidemment la poursuite des acquisitions, on va dire de la participation à la consolidation active du secteur, c’est pour nous un objectif prioritaire. Cela fait partie des objectifs stratégiques de l’entreprise et on regarde tout ce qui passe avec nos actionnaires et on attend la bonne acquisition. Alors, on a fait effectivement une acquisition en fin d’année, mais on va dire que c’était une acquisition très qualitative puisque on a acheté un domaine emblématique du Roussillon dans une appellation qui est extraordinaire, qui est l’appellation Collioure, un domaine qui s’appelle Le Clos des Paulilles, dans lequel on va développer également de l’œno-tourisme, de la restauration à un excellent niveau, donc c’est plutôt une acquisition qui vient renforcer le groupe sur cet aspect de marchés locaux, captifs, et où on est en contact direct avec le consommateur. Mais ce que l’on vise peut-être sur les deux prochaines années c’est une acquisition plutôt majeure, significative, et qui va permettre au groupe de poursuivre son développement et d’accroître sa taille de façon significative pour compléter son offre, compléter son positionnement, compléter sa clientèle, donc c’est ce que l’on recherche. Mais, bon, dans le vin, vous savez, il faut être patient, il n’y a qu’une vendange par an.

Web TV www.labourseetlavie.com : On a vu en tout cas des investisseurs chinois, eux, s’intéresser de manière très concrète à la fois à Bordeaux et du côté de la Bourgogne, cela veut dire que peut-être jusqu’à présent ils avaient regardé cela un petit peu de loin, cela peut être des concurrents si ils se mettent à acheter parce que cela va être une puissance aussi financière importante pour certains d’entre eux ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Pas du tout, au contraire. Vous savez, Bordeaux, prenons l’exemple de Bordeaux. Les plus gros propriétaires à Bordeaux à un moment donné étaient les Anglais. Donc on n’a rien pour ou contre les Anglais, ni pour ou contre les chinois. Au contraire, dans un marché ouvert qui se développe, toutes les bonnes volontés, tous les gens qui s’intéressent au vin sont les bienvenus parce que cela permet au contraire de continuer à augmenter la connaissance des vins dans tous ces pays, et plus les consommateurs connaîtront le vin, nos vins, les vins français, et plus on arrivera à les commercialiser, donc c’est très positif pour nous.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il peut y avoir des difficultés sur les prix bien sûr parce que après cela met des…

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : De façon ponctuelle, cela peut créer quelques tensions, cela on peut le comprendre, mais sur le fond et sur le moyen et long terme, c’est extrêmement positif, extrêmement positif.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que vous regardez ou est-ce que c’est encore trop tôt quand on parle de changement justement de positionnement des vins, alors ce n’est pas à horizon deux ans, trois ans, mais compte tenu de ce qui se passe sur la planète Terre où il y a des zones qui vont peut-être changer, il n’y aura peut-être plus le même type de vins, est-ce que ces sujets-là vous les regardez quand même de près ?

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : C’est clair qu’aujourd’hui l’évolution climatique s’est traduite ces dernières années par exemple par des dates de maturité beaucoup plus précoces, par des incidents quelquefois climatiques qui peuvent se multiplier. Je me souviens qu’il y a une dizaine d’années on récoltait par exemple chez Cazes, qui est une propriété emblématique du Roussillon, on démarrait nos vendanges autour du 15 août. Sur les 10 dernières années en moyenne, on les a démarrés entre le 3 et le 4 août. Cette année, avec ce qui se passe et avec les pluies qu’il y a eu dans le sud, on devrait revenir au 15 août, mais enfin globalement on va vers des saisons, vers un climat qui évolue avec une température qui augmente, cela c’est indéniable, donc cela veut dire que l’on travaille sur des cépages, sur l’adaptation des cépages au climat, sur les porte-greffes, donc bien sûr qu’il y a un travail de fond qui est réalisé, mais là ce qui est réalisé par tous les professionnels de la viticulture et dans tous les pays d’ailleurs. Mais c’est un vrai, je ne vais pas dire un souci, c’est un sujet d’étude et de travail sérieux.

Web TV www.labourseetlavie.com : Qui va devenir stratégique à un moment donné.

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Bien sûr, oui, c’est pour ça d’ailleurs que, vous disiez que l’on était dans le sud, je pourrais me permettre de corriger mais AdVini est propriétaire de Laroche qui est un bourguignon, qui est une des plus grandes maisons de Chablis, donc on est aujourd’hui vraiment au cœur  des principaux marchés et des principales appellations françaises.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous  Antoine Leccia, président du directoire d’AdVini, donc sur ce marché du vin et sur vos perspectives.

Antoire Leccia, Président du Directoire de AdVini : Merci beaucoup.

© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés 12 avril 2013.

 

A propos d’AdVini

Avec près de 1.500 hectares de vignobles, et des terroirs français les plus renommés comme à Châteauneuf-duPape avec OGIER et le Clos de L’Oratoire des Papes, à Saint-Emilion avec Antoine MOUEIX, à Chablis et en Languedoc
avec LAROCHE, en Languedoc avec JEANJEAN, en Provence avec GASSIER, à Cahors avec RIGAL, en Roussillon avec
CAZES, AdVini est l’acteur de référence sur les vins français de qualité. Ses marques bénéficient d’une notoriété et d’une reconnaissance mondiale qui leur permettent d’être exportées dans plus de 110 pays.
Le groupe est également présent dans les vins du Nouveau Monde avec Viña Casablanca au Chili, propriété de 150
hectares en partenariat avec Santa Carolina et L’Avenir, propriété de 70 hectares en Afrique du Sud.