Stéphane Darracq Pdg LeadMedia Group : "Nous sommes certains d'être sur un bon marché".
Le groupe est spécialiste du Digital Marketing : Retour sur la stratégie et les perspectives

6 novembre 2014 21 h 26 min
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LeadMedia Group spécialiste du digital marketing et des logiciels n’a pas réalisé la scission attendue de sa filiale Makazi. Désormais valorisée 14 millions d’euros pré monnaie, Stéphane Darracq Pdg LeadMedia Group est venu s’expliquer sur l’avenir de cette filiale et les perspectives pour les actionnaires.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Stéphane Darracq, bonjour. Vous êtes le Pdg de LeadMedia Group et on avait parlé ensemble, il y a quelques mois maintenant, de vos opérations et notamment de ce projet de scission avec Makazi. Aujourd’hui, les actionnaires, il faut le dire, s’y perdent un peu puisque aujourd’hui cette scission ne s’est pas produite d’après l’assemblée générale. Qu’est-ce qui s’est passé pour que, finalement, l’assemblée générale ne vous suive pas ?

Stéphane Darracq, Pdg de LeadMedia Group : Effectivement c’est une bonne question et je vais remettre tout cela un peu dans son contexte puisque cela fait trois ans que l’on introduit LeadMedia en bourse. Moi je suis très fier du parcours accompli et je pense que l’on peut déjà le mesurer en termes d’activité. J’ai regardé, cela fait une multiplication par trois de notre chiffre d’affaires depuis l’année de l’introduction en bourse, ce n’est pas rien. La deuxième chose, on a quand même des équipes qui sont formidables puisque ce sont elles qui ont délivré cette croissance. Et troisième chose, on est sur un marché qui est très porteur. On avait anticipé le marché du Big Data, data marketing, on est en plein dedans. Donc voilà, on est en plein dedans. Moi je pense que les fondamentaux sont excellents. La deuxième chose, je ne suis pas le seul à le dire, le marcher le dit, on a été lauréat de Ubifrance, on a été sélectionné donc parmi les huit sociétés françaises start-up les plus prometteuses de l’année pour un programme dans la Silicon Valley. Nous avons gagné le prix e-commerce récemment au Salon e-commerce en octobre pour la partie acquisition personnalisation et on est rentré dans le Top 100 de l’indice logiciel Truffle Ernst & Young en France. Donc ça c’est pour les fondamentaux. Maintenant, pour répondre précisément à votre question, nous avions écouté nos actionnaires et on avait en fait trois objectifs par rapport à cette opération financière qui a été annoncée avant l’été, un, c’était clarifier nos activités, nos métiers, c’est la première chose, deuxième chose, c’était apporter un financement à la partie technologique et troisième chose, mettre une valeur sur cette partie technologique puisque nos actionnaires nous posaient légitimement la question de qu’est-ce que cela vaut. Donc sur ces trois objectifs, on en a rempli deux sur trois. On a levé des fonds pour financer la partie technologique et on a mis une valeur sur la partie technologique puisque on la valorisait à 14 millions d’euros pre-money. Donc ça c’est le premier objectif rempli. Deuxième chose, nous avons clarifié les activités puisqu’aujourd’hui nous avons deux pôles au sein de LeadMedia, donc le mot fédérateur, c’est data. Mais d’un côté on a une activité d’agence avec un business model de services, de l’autre côté on a une activité de logiciels avec un business model SAS, donc clarification de cela. Et troisième chose, nous voulions faire la scission juridique de ces activités et nous avons dû l’interrompre, donc voilà, deux objectifs sur trois sont remplis. La scission est remise pour plus tard et effectivement elle avait été mal comprise par nos actionnaires. Donc nous avons préféré, plutôt que d’aller de l’avant avec une opération mal comprise, nous avons préféré la retarder.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a des actionnaires notamment individuels qui effectivement disent… quelque part ils se sont sentis exclus de cette opération en disant Makazi qui est la pépite peut-être du groupe, selon les commentaires, finalement cela va être pour certains investisseurs, il y a eu effectivement Truffle notamment qui est arrivé, qui a une part du capital, mais nous on ne va pas  en profiter ?

Stéphane Darracq, Pdg de LeadMedia Group : C’est une question centrale est la première réponse que je ferais, c’est que je préciserai donc à nos actionnaires que je suis moi-même dans le même bateau. Donc je suis le fondateur du groupe, je n’ai cédé aucune action depuis la création du groupe, donc je suis actionnaire au même niveau depuis le début et j’ai été traité moi-même de la même façon que les petits porteurs ou les actionnaires institutionnels. Donc on a souhaité faire une opération totalement transparente, on a pris les conseils d’une banque d’affaires pour le faire, et ceci a été fait en collaboration très proche avec l’AMF. L’objectif était en fait de distribuer à tous les actionnaires, petits porteurs, institutionnels et managers, des actions de la filiale et si nous relançons cette opération lorsque elle est comprise par les actionnaires principaux, ce sera l’objectif et tout le monde sera traité de façon équitable, de façon transparente. Donc c’est l’objectif et cela reste l’objectif et il n’y a pas eu de traitement privilégié d’une catégorie ou d’une autre d’actionnaires.

Web TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui donc on peut dire que le groupe a 78 % de Makasi compte tenu des opérations qui ont été faites, est-ce que ce chiffre a donc vocation à diminuer dans les mois qui viennent ?

Stéphane Darracq, Pdg de LeadMedia Group : C’est une possibilité. Si nous relançons la distribution, les actionnaires historiques du groupe, petits porteurs, institutionnels, managers, se retrouveraient actionnaire directement de la filiale. Ce sera leur choix si nous relançons cette opération. Pour l’instant, elle est suspendue mais LeadMedia a vocation à effectivement réduire sa participation au capital de Makazi SA, donc porteuse de la technologie logicielle data management plate-forme, et l’avantage de cela, c’est que, comme je l’ai dit, un cela a mis une valeur sur cet actif qui est une valeur importante, surtout quand on la rapporte à l’ensemble du groupe, et deux, cela a permis d’en assurer le financement autonome.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous dites aussi dans votre communication, vous donnez des échéances quelque part de rentabilité, vous dites à un horizon à peu près de 12 mois, c’est ce que vous dites, cela veut dire qu’aujourd’hui le marché quelque part ne valorise pas encore cela ?

Stéphane Darracq, Pdg de LeadMedia Group : Effectivement, toujours pareil, par rapport à notre cours de bourse qui est un peu la question sous-jacente que vous faites, moi je dois vous dire que j’ai une certaine incompréhension, mais ce n’est pas ma spécialité. Ce que je vois en revanche, c’est un décalage entre la valeur que nous avons créée, très certainement dans la société, je vous l’ai dit, triplement de l’activité, on est dans cinq pays, on a des clients prestigieux et on a une offre qui correspond aux attentes du marché. Notre problème aujourd’hui, c’est plutôt en fait de livrer les clients et de faire face à la demande. Donc clairement il y a un décalage entre la valeur et le cours de bourse. Maintenant, pour ce qui est des éléments financiers, si on regarde l’activité, on a eu sur le premier semestre puisque l’on parle de ces chiffres-là, une croissance de 54 % du chiffre d’affaires, donc le sujet, il n’est pas sur la croissance de l’activité. Ce qui fâche, en revanche, c’est l’ebitda et l’ebitda, c’est donc la métrique de performance des résultats de notre groupe, et nous l’acceptons. Par rapport à l’an dernier où nous avons eu un ebitda positif d’un million d’euros, cette année on est négatif, 1,2 millions d’euros. Qu’est-ce qui s’est passé ? Deux choses. D’abord une contre-performance de l’une de nos filiales Media Factory au Brésil, nous avons perdu le premier client de cette société et nous avons dû réorganiser les équipes. Donc on a passé une provision de goodwill qui impacte les comptes et on a en fait repositionné la société, restructuré le management, et on en paye les prix. La bonne nouvelle, c’est que ceci est derrière nous et donc maintenant, à partir de début 2015, nous repartons donc avec une nouvelle équipe et une nouvelle offre pour redynamiser cette société. Le deuxième sujet, il est sur les investissements technologiques, ça c’est sur la partie donc Makazi SA, logiciels, là il n’y a pas de surprise c’est-à-dire que lorsque nous avons lancé cette offre, on savait que nous allions investir et on savait que cela allait dégrader les résultats. Ceci dit, cela ne veut pas dire que cela dégrade la valorisation puisque ce pôle a été valorisé 14 millions d’euros en dépit d’un résultat négatif et d’un ebitda négatif. Et pour répondre précisément à votre question, l’horizon de retour à l’équilibre du pôle logiciel est effectivement de 12 mois. Donc on estime qu’en septembre 2015 cette activité-là va passer son seuil d’équilibre.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin, on pourrait dire que vous avez passé du temps à essayer de convaincre les actionnaires une première fois de ce projet-là, de l’intérêt de ce projet, donc de séparation et donc de cette création de Makazi, qu’est-ce que vous allez faire dans les prochains mois ? Quel pourrait être votre argument principal quelque part pour leur dire « le bon choix c’est celui-là et voici pourquoi » ?

Stéphane Darracq, Pdg de LeadMedia Group : Mon argument principal, il est en fait nous avons une conviction. Nous sommes certains d’être sur un bon marché, avec un taux de croissance important. Notre positionnement métier sur la data dans l’environnement Big Data est excellent dans la mesure où il répond aux attentes de nos clients. Donc nous allons continuer à faire la même chose, délivrer le meilleur service et les meilleures technologies à nos clients, ceci grâce à nos équipes, et je vous l’ai dit, on a parmi les meilleurs professionnels du marché en France, et on a un avantage en France, c’est que on a des ingénieurs de grande qualité avec une capacité à faire de la modélisation mathématique qui est un élément essentiel de performance dans notre activité. Donc on a la certitude que, grâce à ces bases technologiques et ce savoir-faire, on peut construire un groupe puissant au niveau mondial. Donc on va accompagner nos clients et on va continuer à faire la même chose et je suis persuadé que la valeur qui est créée se verra un moment dans les chiffres, donc c’est une question de patience et je comprends que nos actionnaires nous posent cette question-là.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Stéphane Darracq d’avoir fait le point avec nous.

Stéphane Darracq, Pdg de LeadMedia Group : Merci.

 

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