Thomas Kuhn Directeur Général Poxel : "On veut continuer à développer et à valoriser encore ce produit".
Introduction en Bourse de la société de biotechnologies spécialisée dans le diabète

25 janvier 2015 23 h 59 min
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Introduction en Bourse de la société Poxel spécialisée dans le développement des médicaments antidiabétiques. 

À cette occasion, rencontre avec Thomas Kuhn le Directeur Général de Poxel pour parler stratégie, avancée thérapeutiques, levée de fonds et perspectives commerciales.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Thomas Kuhn, bonjour. Vous êtes le directeur général de Poxel. Vous venez donc à la bourse de Paris pour une introduction, donc pour les investisseurs effectivement. Vous leur présentez une société qui a déjà levé des fonds, qui est donc en phase de développement. Justement, on peut dire que cela a été assez vite pour vous, qu’est-ce que vous avez fait avant même cette introduction en bourse ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Effectivement la société a été créée donc en 2009 sur la base d’un spin off de Merck Serono. Donc on a pu bénéficier d’un héritage qui était très intéressant et avec l’ambition de développer des programmes initiés chez Merck Serono. On a essentiellement travaillé sur deux produits qui ciblent le diabète de type 2, une pathologie bien connue. Et donc, comme vous l’avez dit, pour ce faire, on s’est fait accompagné par des investisseurs privés dont le lead était Edmond de Rothschild Investment Partners et puis un syndicat d’actionnaires tout à fait intéressants, BPI, Omnes Capital, qui nous ont accompagné tout au long de notre développement. Et ce qui nous a permis d’arriver à une maturité tout à fait intéressante avec un produit prêt à entrer en phase 3, donc la dernière fois avant la commercialisation, de notre produit principal.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il s’appelle donc l’Imeglimine. Vous parliez de ce diabète de type 2, justement pour les gens qui ne sont pas spécialistes de ce type de maladie, c’est vraiment le plus répandu ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Voilà. Il y a deux types essentiellement de diabète, si on exclut le diabète de la femme enceinte. Il y a le diabète de type 1qui va plus concerner l’enfant, où malheureusement pour l’enfant, il va devoir avoir des injections tous les jours en insuline, c’est 10 % du marché. Et puis il y a le diabète de type 2, donc 90 % du marché, ce marché sur lequel on est, que l’on appelait auparavant le diabète d’âge mûr, généralement donc on développait le diabète à l’âge de 40 ans quand on était en surpoids. Maintenant, on s’aperçoit que cela touche même des jeunes de 20 ans et donc cela représente 380 millions de patients diabétiques aujourd’hui dans le monde, donc une pathologie massive et vraiment globale.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, votre candidat médicament, quel a été son… je dirais, comment il se définit dans cette recherche justement ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Il est un médicament qui est tout à fait original et avec vraiment une caractéristique unique par rapport au traitement existant. Le diabète, c’est une maladie où donc en fait un taux de sucre, ce que l’on appelle une glycémie trop élevée, et cette glycémie est gérée par une autre hormone que l’on appelle l’insuline, qui est produite par l’organisme. Les produits… le diabète de type 2, en fait, est lié à un défaut d’insuline et à une mauvaise efficacité de son insuline. Les produits aujourd’hui ne ciblent qu’un seul de ces défauts, soit l’efficacité, soit la sécrétion, la production d’insuline. Et nous, Imeglimine, est le seul produit qui va cibler les deux défauts majeurs du diabète, à la fois la sécrétion d’insuline et l’efficacité, ce qui en fait un traitement tout à fait compétitif.

Web TV www.labourseetlavie.com : Comme pour toutes les sociétés biotechnologiques, biopharmaceutiques, il y a besoin de recruter des patients pour tout ce que vous avez commencé à faire, cela a un coût. Aujourd’hui, justement, vous en êtes où de ce point de vue-là ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Je pense que l’on est quand même une société, je dirais, évidemment assez différenciée de ce point de vue-là parce que l’on a traité aujourd’hui, avec notre produit, à environ 800 patients. On a réalisé 13 études cliniques, donc certaines ont été initiées par Merck Serono, d’autres ont été poursuivies par Poxel, et on a donc un recul chez la population cible qui est extrêmement importante pour ce produit Imeglimine. Et la dernière étude dont on vient juste d’avoir les résultats, fin décembre, est une étude qui a démontré donc l’efficacité et la très bonne tolérance du produit sur 400 patients, recrutés aux États-Unis et en Europe, donc une très grande maturité, si vous voulez, par rapport peut-être à d’autres sociétés.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, vous devez faire aujourd’hui… vous faites, en fait, parallèlement l’Europe et les États-Unis dans cette évolution ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Oui. Donc on a travaillé, depuis maintenant plus d’un an, auprès d’investisseurs américains, on a eu un écho extrêmement positif. C’est pour cela que dans le projet d’introduction en bourse, on a fait en parallèle une procédure, ce que l’on appelle 144A, visant à faire rentrer également des investisseurs américains, et pour être très complet, on débute le roadshow la semaine prochaine aux États-Unis pour rencontrer ces investisseurs américains. On est une société mature, je l’ai dit, donc on a besoin de capitaux qui sont importants sur le marché du diabète aussi où il faut recruter beaucoup de patients, donc une intensité capitalistique où clairement un investisseur américain a toute sa plac.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous dites effectivement, cette phase 3, cette entrée en phase 3, ces 2015. Il y a un calendrier qui est prévu pour vous ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Alors, le statut sur Imeglimine est un petit peu différent c’est-à-dire que pour la phase 3, ce qui est vraiment important, c’est que c’est la dernière étape avant la commercialisation, et donc on veut se faire accompagner par un partenaire pour qu’il ait l’opportunité de designer avec nous ce programme de phase 3, et puis de préparer très tôt la commercialisation parce que c’est très important d’investir très en amont. Donc c’est dans ce cadre-là où l’on va d’abord rechercher un partenaire avec… On a eu un point de inflexion extrêmement significatif avec ces derniers résultats et donc maintenant nous somme en discussion avec tous les partenaires qui sont inclus dans le marché du diabète de type 2, avec l’espoir de signer vraiment un partenariat de premier plan avec un de ces laboratoires pharmaceutiques.

Web TV www.labourseetlavie.com : On voit des sociétés dans votre secteur qui attendent le dernier moment pour justement signer ce partenariat, pour quelque part obtenir plus de ce futur candidat médicament, vous, vous choisissez une autre voie ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Oui. Donc clairement on pense que l’on a, , par rapport au plan initial, on a complètement délivré. Le produit est maintenant bien avancé. Alors on ne veut pas juste attendre le partenaire, c’est pour cela que l’on fait une introduction en bourse, c’est que l’on veut continuer à développer et à valoriser encore ce produit. Donc on a prévu deux types d’activités, une première qui est de développer le produit en Asie, on l’a développé uniquement pour l’instant en Europe et aux États-Unis. L’Asie, dans 10 ans, c’est 50 % du marché mondial en termes de population, le Japon, c’est le deuxième pays au monde. On a donc initié déjà une première étude clinique et il y a une deuxième étude clinique qui va suivre dès mi-2015 avec en particulier par le biais des procédures d’IPO donc développer le produit, c’est cette opportunité fantastique en Asie. Et puis également, on a un produit qui marche de manière très différenciée par rapport aux autres produits, c’est de renforcer ces caractéristiques et donc il y a tout un programme qui a été bâti qui va donc s’étager entre 2015 et 2016, et donc la bourse nous servira à financer ce programme-là. Troisième point, on a un deuxième produit qui est également tout à fait innovant, moins avancé, et donc on va initier son développement clinique et en particulier cela rentrera également dans les procédures d’IPO.

Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà, donc là il y a un ensemble de produits pour l’avenir au-delà de ce candidat médicament… ?

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Tout à fait. On a récupéré l’intégralité du portefeuille, en fait, de Merck Serono, c’est un véritable défi. On a focusé tous nos investissements. Donc, au jour d’aujourd’hui, on a levé effectivement, comme vous l’avez dit, plus de 60 millions d’euros depuis l’origine de la société, en equity et en non dilutif, tout cela a été investi dans ces deux programmes, essentiellement Imeglimine, vous l’avez compris, mais un deuxième produit très attractif parce que, en deux mots, qu’est-ce qu’il fait ? Il va mimer, en fait, le bénéfice que vous obtiendrez en faisant du sport, donc vous allez avoir un bénéfice à la fois sur la réduction de la glycémie et puis sur les désordres lipidiques associés, donc trouble du cholestérol, triglycéride, donc vraiment deux facteurs de risques cardio-vasculaires extrêmement importants.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci, Thomas Kuhn, d’avoir été avec nous.

Thomas Kuhn, Directeur général de Poxel : Je vous remercie.

 

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