Xavier Roy-Contancin Directeur Financier Sequana.
Interview sur les résultats annuels 2010 et les perspectives
Sequana : Vidéo sur les résultats annuels 2010.
Sequana est un acteur de la filière papier présent dans la distribution (Antalis) et la production (ArjoWiggins).
Zoom avec Xavier Roy-Contancin Directeur Financier Sequana sur les résultats annuels 2010, la stratégie, et les perspectives.
Web TV www.labourseetlavie.com : Xavier Roy-Contancin, bonjour, vous êtes le Directeur Financier de Sequana. On va revenir avec vous sur les résultats 2010 et puis sur les perspectives. Si l’on revient sur l’année 2010, on peut dire que le contexte restait quand même difficile dans votre secteur, comment avez-vous vécu cette année-là ?
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Je dirais que l’année, vous savez, a été contrastée. Il y a eu une première partie qui était vraiment la reprise c’est-à-dire que bon vous avez eu notamment l’impact de la reconstitution, je dirais, de la chaine d’approvisionnement, donc le premier semestre a été un bon premier semestre en termes de volume et excellent sur certaines de nos activités, notamment en production puisque vous aviez effectivement, on le comparait par rapport à un premier semestre 2008 qui était lui absolument désastreux, bonne activité en distribution, et un second semestre je dirais avec une demande globale plus atone et un léger fléchissement des volumes sur le quatrième trimestre.
Web TV www.labourseetlavie.com : Oui, il faut rappeler que vous êtes dans les deux secteurs
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Absolument
Web TV www.labourseetlavie.com : donc la distribution et la fabrication de papiers
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Exactement
Web TV www.labourseetlavie.com : Typiquement, on a eu donc une reconstitution de stocks
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Oui un effet assez classique que tout le monde a vécu dans le domaine industriel mais également dans le domaine de la distribution parce que tout le monde avait bien entendu serré ses stocks. Je crois que ce qui est important c’est effectivement nous sommes présents, deux tiers de notre chiffre d’affaires c’est Antalis qui est le leader européen sur le marché, et Arjowiggins, bon, qui a de très belles marges, qui est dans la production et sur des segments divers, je suis persuadé qu’on va y revenir. Alors, l’année 2010 a été également marquée par des hausses de prix matières extrêmement fortes. Alors on va dire que un des principaux enjeux a été les prix. Donc dès le début de l’année vous avez eu une reprise des volumes, vous avez des phénomènes un peu exogènes qui ont créé et une forte tension sur les matières premières, alors il y a eu un tremblement de terre au Chili, il y a la surchauffe économique essentiellement en Asie qui effectivement a fait que peu ou prou en un an le prix de la pâte a doublé. Donc clairement nous ne sommes pas un acteur intégré en pâte vierge et donc nous avons enclenché, je dirais, à partir du mois de mars et du mois d’avril, des hausses de prix successives sur l’ensemble de nos segments, l’ensemble de nos marchés tant en production qu’en distribution, il y a malheureusement un point sur lequel nous n’avons pas pu le faire, ce sont les Etats-Unis.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, quand on parle de pâte à papier, qu’est-ce qui influe le plus sur le prix de sortie quelque part de cette pâte ?
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Clairement, la capacité, la demande, l’équation capacité demande. Je ne vous cache pas que de nombreux experts, si vous voulez lire une centaine de pages par mois sur la production de papier et la pâte à papier, elles existent. Je crois qu’on peut dire clairement que sur l’année 2010 les experts se sont trompés de façon relativement consistante, c’est-à-dire que quand on prend les prévisions que nous avions et que le marché avait à la mi de l’année, on s’attendait à une baisse de la pâte à papier, clairement elle est intervenue mais plus tard et à des niveaux moindres. Et aujourd’hui la problématique reste valable et un des enjeux de l’année 2011 va rester le prix des matières premières alors dans un contexte économique et politique que l’on connaît aujourd’hui.
Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on regarde les différentes zones justement, quand on regarde le marché européen, les marchés dits matures et d’autres marchés, il y a une vraie différence pour vous ?
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Clairement. Sur le marché, si on prend le marché, on va parler d’abord de la distribution qui représente donc avec Antalis les deux tiers de notre activité, le marché européen était globalement un marché plat c’est-à-dire à ISO volume globalement sur le segment de ce qu’on appelle l’impression et l’écriture. Par contre sur les zones telles que Amérique du Sud, Afrique du Sud et Asie, bon on a des croissances à deux chiffres proches de 20 % qui sont effectivement, qui sont des marchés qui se tiennent très très bien.
Web TV www.labourseetlavie.com : On parlait justement de technologie, c’est vrai que le papier, on a tous les deux des feuilles devant nous, ça paraît simple, il y a différents styles, il y a des papiers techniques, comment évolue votre marché justement ?
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Alors dans le domaine, clairement on ne parle pas de marché en croissance ce ne sont pas des marchés qui, traditionnellement le cycle du papier était un point de plus en termes de croissance de papier par rapport au PIB, enfin concrètement c’est ce qui était convenu. Là, depuis 3-4 ans, ça n’est plus le cas, dont vous avez effectivement un certain niveau de désintermédiation. Donc il reste que vous avez de nouvelles applications, vous avez de nouveaux clients et un des enjeux d’ailleurs que nous nous avons et principalement en distribution, c’est d’identifier ces nouveaux clients. Je vais vous prendre un exemple très simple : par exemple l’impression à la demande. Vous pouvez faire maintenant, vous avez un nouveau développement de marché où vous allez pouvoir imprimer des livres, 10 exemplaires, 100 exemplaires. Ce sont pas les mêmes clients, pardon ce sont pas les mêmes imprimeurs. Donc une des particularités aujourd’hui, c’est justement d’identifier ces nouveaux acteurs. Donc il y a des moyens, mais pour ça, il faut connaître la demande, il faut connaître ses clients.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc, ça veut dire peut-être une demande plus émiettée ou en tout cas plus diverse, plus diversifiée que ce qu’on avait avant, moins classique, et puis comme vous dites, il va falloir répondre aux spécificités
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Qualité de service. Vous savez, quelque part c’est qualité de service et bon produit. Donc, je dirais que, on commence à avoir l’habitude de dire finalement quelque part Arjowiggins produit de très bons papiers et Antalis sait très bien les vendre. Donc voilà une de nos forces aujourd’hui.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on parle souvent des médias, on voit que on est incité aussi en tant que salarié à imprimer moins, globalement effectivement comment va, devrait évoluer votre marché parce que là effectivement on a plutôt une tendance un peu lourde à moins imprimer, moins utiliser de papier.
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Alors, il y a un vrai débat. Alors après sur l’empreinte carbone du clic sur le Web, de faire tourner une vidéo, d’utiliser un iPad, on sait qu’un iPad, par exemple il y a des études en expliquant que finalement au bout de deux ans ou trois ans vous allez probablement devoir le changer, quand vous faites un calcul de l’empreinte carbone par rapport à un livre, a priori il semblerait que ça penche plus pour le livre. Alors ça peut nous mener sur l’aspect renouvelable. En fait le papier quelque part, bon qui vient des forêts, est quelque chose qui est, ça s’analyse maintenant aujourd’hui comme étant une moisson c’est-à-dire que vous avez, en sept ans, dans certains pays du monde en sept ans, vous coupez et vous replantez. Donc la déforestation, c’est pas le sujet du papetier aujourd’hui en Europe. Certains asiatiques ont des pratiques qui sont moins, je dirais, moins nobles et nous ne sommes pas, nous n’appartenons pas à ce secteur-là, mais vous avez la possibilité aujourd’hui de produire un papier de qualité dans des conditions satisfaisantes. Alors nous sommes, et ça c’est une des particularités, nous sommes sur le segment des papiers recyclés et des papiers verts. Alors c’est pas uniquement, je dirais, un marketing, un buzz marketing. Aujourd’hui 48 % de ce que l’on produit dans le papier du coucher, Artowiggins c’est plus complexe, mais dans le segment graphique c’est du green. Et nous avons une part de marché aujourd’hui dans ce segment, donc je parle vraiment de la position de Sequana au travers d’Artowiggins qui est supérieure à 50 %. Alors je ne parle pas du papier du bureau mais je parle des autres applications et un des éléments de différenciation que nous avons aujourd’hui, c’est effectivement le développement de notre capacité de production, enfin de la production sur ce segment avec le fait que nous avons une usine également qui utilise du papier, enfin qui produit de la pâte recyclée alors à partir de, je dirais, déchets. Alors là on pourrait parler effectivement des enjeux
Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà du recyclage et de la filière qui est à mettre en place
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : qui est un enjeu qui est un enjeu très clair puisque aujourd’hui il y a une tendance, je dirais, à éventuellement il est clair que ça coûte moins cher de mettre ça dans des cartons, enfin dans des grands sacs et de les faire trier par des gens qui sont payés 0,20 € d’euros que par des gens qui sont payés 15 € de l’heure et c’est un des vrais enjeux et nous aujourd’hui nous travaillons effectivement sur cette filière.
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, compte tenu de cet environnement, au-delà peut-être de l’exercice 2011, des perspectives 2011, quelle est la, je dirais, qu’est-ce que vous devez faire pour justement adapter votre modèle quelque part, votre business model à ces nouveaux enjeux ?
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Continuer, enfin déjà je crois que c’est bien comprendre les axes, les développements, je vous prenais le marché de papier et impression et écriture aujourd’hui, il y a une dizaine de % et uniquement, alors il n’y a pas le chiffre 2010 mais sur 2009 c’est de l’ordre de 10 % de ce segment qui utilise des éléments recyclés, dans le papier journal je crois qu’on est à 90, dans le carton on est à 70, clairement c’est un segment en croissance. Donc nous, notre stratégie depuis cinq ans a été de nous développer sur cet aspect-là. Vous avez les aspects techniques donc c’est la recherche et le développement, c’est développer les applications qui conviennent à ce que vos clients recherchent clairement.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc ça veut dire pour vous en tout cas sur 2011 de continuer sur ce plan-là avec
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Tout à fait
Web TV www.labourseetlavie.com : avec des perspectives d’amélioration de croissance de chiffre d’affaires, on a dit, on a vu qu’effectivement l’activité était pas forcément, je vais dire une tendance très lourde de la croissance, mais aller sur ces segments peut-être, où il y a plus de croissance
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : exactement
Web TV www.labourseetlavie.com : Eh bien on suivra ça. Merci d’avoir fait le point avec nous Xavier Roy-Contancin. On rappelle que vous êtes donc le Directeur Financier de Sequana.
Xavier Roy-Contancin, Directeur Financier de Sequana : Merci beaucoup.
© www.labourseetlavie.com 11 mars 2011. Tous droits réservés.