Yannick Lauri Directeur Général Sapmer.
Interview Sapmer : Résultats semestriels 2011

29 septembre 2011 19 h 13 min
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Interview Sapmer : Résultats semestriels 2011.

Yannick Lauri Directeur Général Sapmer revient pour la Web Tv sur les résultats semestriels 2011, les investissements et les perspectives en terme d’activité et de résultats.

Yannick Lauri Directeur Général SAPMER.
Interview sur les résultats annuels 2010 et les perspectives

23 mars 2011 3 h 47 min
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Pêche : Vidéo sur les résultats annuels 2010 de SAPMER. Retour avec Yannick Lauri Directeur Général de SAPMER sur l’année 2010, l’évolution de la stratégie et les perspectives.

La société SAPMER est un acteur du secteur de la pêche, seule valeur cotée en Bourse, l’occasion pour nous d’en parler avec son Directeur Général. Plus d’informations concernant la société sur le site :SAPMER

Web TV www.labourseetlavie.com : Yannick Lauri, bonjour, vous êtes le directeur général de Sapmer. On va revenir avec vous sur les résultats 2010 et sur les perspectives. Une bonne année pour vous, une bonne année 2010 c’est une bonne année de pêche avant tout ?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, une bonne année de croissance. Cette année a vu quand même la mise en route de deux nouveaux navires dans cette nouvelle activité que nous avons lancée en 2009 avec la mise en service du Manapany, donc navire thonier senneur surgélateur à ? 40° en mai et son sister ship, le Bernica, en décembre 2010.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on regarde justement une campagne de pêche, ça dure combien de temps en gros ?

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, ça dépend un petit peu des activités. Sur, puisque nous sommes dans trois activités au niveau de l’activité pêcherie, sur la langouste ce sont deux campagnes de pêche qui durent à peu près 60 jours avec un bateau qui est armé par 50 personnes. Pour la légine, c’est un petit peu plus particulier, ce sont trois campagnes de 80 jours. Sur ces deux activités, langouste et légine, nous sommes soumis à quotas. Et pour l’activité thonière le bateau ne s’arrête jamais, ce sont les équipages qui se remplacent toutes les 10 semaines.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : En termes de rentabilité, on voit que ça s’est amélioré sur l’exercice 2010, qu’est-ce qui pour vous explique principalement la progression ?

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Principalement la mise en service de ces deux nouveaux navires, le développement de cette activité thonière qui a vu la mise en service de ces deux nouveaux thoniers cette année avec la production d’au moins un thonier en plus qu’en 2009 sur six mois de l’année.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce qu’on peut dire aujourd’hui de la situation financière de Sapmer ? Il y a eu un certain nombre d’investissements qui ont donc, ont vu le jour, comment elle est aujourd’hui pour vous ?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, Sapmer, bon, a vu sa croissance, la croissance de son chiffre d’affaires à hauteur de plus de 45 % cette année, on a une rentabilité opérationnelle qui reste toujours élevée, à plus de 7 % du chiffre d’affaires, et lorsqu’on analyse un petit peu le bilan, on a une trésorerie à la fin de l’exercice qui est à 19,3 millions d’euros et un endettement financier à hauteur de 69,3 millions d’euros qui est principalement dû aux investissements que nous avons faits dans l’activité thonière avec la création, enfin la mise en service de ces trois nouveaux thoniers avec un investissement de 93 millions d’euros.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on parle de pêche en général, on a tendance à voir effectivement ce qui va pas dans ce secteur-là et donc c’est des questions de coût ou de ressources, est-ce que, je dirais, la rentabilité est aussi liée au fait que vous avez de grandes unités, vous parliez de campagnes effectivement qui sont longues, quelle est, on va dire, la clé à la base ?

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors la clé, je crois que c’est principalement travailler sur des secteurs de niche, travailler sur de la qualité, enfin secteur de niche dans un premier temps. La langouste et la légine sont des niches. Pour information quand même, la langouste que nous péchons ne représente que 1600 tonnes, enfin ce type de langoustes ne représente que 1600 tonnes dans le monde, nous bénéficions de 400 tonnes sur ces 1600 tonnes, donc 25 % du quota mondial, donc vraiment une niche. Sur la légine c’est une ressource qui est péchée cette année en 2010 à hauteur de 16 000 tonnes dans le monde, la France distribue 6000 tonnes, donc c’est-à-dire à peu près plus d’un tiers de la ressource mondiale. Et pour le thon c’est une activité que nous avons souhaitée tout de suite avec le même esprit que l’exploitation que nous faisions de la langouste et de la légine, c’est-à-dire avec un esprit de qualité et sur une qualité irréprochable que nous voulons proposer à nos clients.

 

 

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, vous parlez, quand vous parlez du marché de la pêche vous dîtes aussi qu’il y a eu effectivement de la pêche illégale qui a perturbé ce marché et bien entendu les ressources. Sur la légine, on revient à une situation qui est pas encore normale compte tenu des pêches illégales antérieures ?

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Voilà, alors la légine était une ressource qui avait été pillée dans les années, on va dire de 95 à 2003-2004. Lorsque nous avons lancé cette activité dans les années 2000, on a été très inquiet bien entendu et on a essayé de solliciter toutes les administrations pour prendre conscience du problème, c’était une activité économique qui se développait, qui pouvait être génératrice de valeur et nous avons été aidés par le gouvernement, par différents moyens techniques, c’est-à-dire dans un premier temps une surveillance satellitaire, une présence de la marine nationale sur zone plus de 250 jours par an et l’ensemble des armements s’est fédéré pour mettre en place un outil de surveillance qui est toujours opérationnel et qui exerce 150 jours de mission dans ces zones très éloignées de la Réunion et en plein océan austral, ce bateau-là effectue 150 jours de mission par an financées par les armements.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, sur le thon, on a eu beaucoup de débats bien sûr concernant notamment la Méditerranée, alors j’ai pu lire un de vos commentaires sur ce sujet, on photographiait vos bateaux et ils étaient pas concernés par ce thon Méditerranée ?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Voilà. Alors il y a un amalgame qui est fait. On passe aujourd’hui beaucoup plus de temps à faire du défensif dans notre communication que de l’offensif parce que il y a un amalgame qui est fait sur les espèces. Le thon est un migrateur qui bouge beaucoup et le thon rouge de Méditerranée n’est pas du tout le même que le thon de couleur rouge qui est pêché en océan Indien par nos bateaux.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc, ça veut dire qu’il faut pas mélanger les deux et que les ressources ne sont pas dans le même état

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : C’est pas du tout les mêmes non plus, celle de Méditerranée au niveau thon rouge est en difficulté, elle ne reviendra meilleure si les efforts sont faits, celle de l’albacore que nous ciblons en océan Indien avec le skipjack, enfin le listao en français, sont des ressources qui ne sont pas aujourd’hui en voie d’épuisement, bien au contraire.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Globalement justement vous vous positionnez dans ce qu’on pourrait appeler la pêche responsable, c’est-à-dire malgré la taille de vos chaluts ?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : c’est ce qu’on en a voulu faire immédiatement lorsqu’on a mis en service cette activité c’est faire valoir nos pratiques et faire valoir les critères que nous mettions. Nous avons bâti avec l’aide de l’organisme certificateur un référentiel qui s’appuie sur les critères de la FAO et qui nous permet, qui nous a permis en avril 2010 d’être certifié « pêche responsable » par le bureau Veritas pour toute notre activité thonière.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot aussi d’une activité qui se développe chez vous, ce qu’on appelle la valorisation, quels sont les projets justement dans ce domaine et les investissements que vous faites ?

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, pêcher du thon, simplement on a pas de valeur si vous voulez puisqu’on est pas les seuls à pêcher du thon, la valeur qu’on y apporte c’est en congelant immédiatement à -40°, le poisson donc est traité brut à bord et il est ensuite transformé dans des usines que nous avons conçues, enfin dans une usine que nous avons conçue et qui a la particularité de pouvoir traiter ce poisson sans le décongeler, c’est-à-dire que nous proposons aux clients du steak, des cubes, différents produits ou de la longe qui n’a jamais été décongelé, donc sans arrête, sans peau, sans muscle brun, tout cela est fait à -40°.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Ça, c’est effectivement donc des investissements qui vont se poursuivre pour effectivement d’autres espèces aussi ou c’est réservé au thon principalement ?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, c’est réservé principalement au thon puisque la valorisation qui est apportée sur la légine est déjà faite pour partie à bord des navires. Sur le thon, ce n’est pas fait puisque les quantités sont pas les mêmes et sont beaucoup plus difficiles à traiter, le thon est un poisson beaucoup plus sensible et elles vont se développer bien entendu puisque nous envisageons de traiter à terme 70 % de nos captures.

 

 

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Comment se présente l’année 2011 pour vous en termes d’activité justement?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, l’année 2011 va être une année de structuration de tous nos moyens tant en aval que terrestre et nos projets sur 2011, c’est de développer nos structures terrestres de réception, enfin de stockage de marchandises puisque nous avons des contrats de location à moyen terme avec des partenaires. Nous avons aujourd’hui 2700 tonnes de stockage à -40 sur l’île Maurice et nous comptons en acquérir encore 1000 de plus, enfin 900 de plus dans les mois qui viennent, et puis nous sommes à l’étude et en réflexion pour la construction d’une deuxième unité de transformation et de valorisation de produits halieutiques et principalement de thon bien entendu. Tout ceci pour arriver à terme si vous voulez, comme je vous le disais tout à l’heure, à un traitement de plus de 70 % de nos captures.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, il y a deux facteurs en ce moment qui sont négatifs pour la pêche, alors on pense bien sûr au prix du gasoil premièrement, et puis sur la zone Asie, c’est les questions liées au Japon bien entendu, on n’a pas trop de visibilité, comment vous voyez les choses vous de ce côté-là ? Est-ce que ça peut perturber votre année 2011 ?

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Alors, sur la première de vos questions, c’est que le gasoil bien sûr nous impacte et on peut dire qu’aujourd’hui sur 20 % d’augmentation du prix du gasoil nous impactera à hauteur d’1 million, 1,3 million d’euros sur notre chiffre d’affaires. La deuxième chose sur le Japon, alors bien sûr nous avons très vite été au courant de ce qui se passait par nos clients là-bas qui sont même des amis maintenant pour certains, le Japon va réduire sa consommation, c’est indéniable, par contre il n’apportera de façon plus importante dans les mois qui viennent puisqu’il sera un peu en sous-production à son niveau. Donc pour le moment pas d’inquiétude de notre côté, le Japon représente nous en moyenne 30 % de notre chiffre d’affaires.

 

 

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Bien. Merci d’avoir fait le point avec nous donc Yannick Lauri, on rappelle que vous êtes le directeur général de Sapmer et donc une valeur « pêche » cotée.

 

 

 

Yannick Lauri, Directeur général de Sapmer : Merci beaucoup.

© 23 mars 2011 www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés.